Sooyoos propose une offre d’écoconception de sites web.
L’éco-conception est terme omniprésent ces dernières années. Souvent rattaché à une nouvelle idée d’une consommation plus verte, nombreux sont ceux qui ignorent les prémices de l’éco-conception, datant des années 60. Découvrez dans cet article la véritable histoire de l’éco-conception, son origine, sa position actuelle, et surtout son futur proche. Pour tout savoir des avantages mais aussi de ses limites retrouvez notre article Quels sont les avantages et les limites de l’éco-conception ?
Présentation de l’éco conception
Qu’est-ce que l’éco-conception ?
L’éco-conception, terme très actuel, désigne une “approche méthodique qui prend en considération les aspects environnementaux dans le processus de conception et développement, dans le but de réduire les impacts environnementaux négatifs tout au long du cycle de vie d’un produit ou service.” selon la définition ISO 14006.
Si ce n’est que depuis quelques années que l’on en entend très régulièrement parler, les premières expériences “éco-conception” remontent quant-à elles à déjà plusieurs décennies.
Une approche multi étapes
Pour parler d’éco-conception, on parle souvent d’une approche multi étapes, en étant entièrement centrée sur le cycle de vie. On a ainsi l’impact environnemental des produits et des services, de l’extraction faite des matières premières à la fin de vie des produits. Pour ce faire, on prend également en compte la fabrication, le transport et l’usage du produit concerné.
Comment mettre en œuvre une démarche d’éco-conception ?
Mettre en place une démarche d’éco-conception aujourd’hui revient à étudier les impacts environnementaux de son produit ou de son service que l’on souhaite déposer sur le marché, en étudiant l’extraction de sa matière première jusqu’à la fin de vie de son produit.
Pour ce faire, ce sont pas moins de 6 étapes qui sont nécessaires pour ce projet.
- Le cadrage du projet :
Il s’agit d’identifier les enjeux de la démarche pour l’entreprise et le choix du produit qui va faire l’objet d’une approche d’éco-conception.
- L’évaluation environnementale de référence :
L’organisme prend en considération une perspective cycle de vie, ceci nécessite d’évaluer les impacts environnementaux sur toutes les phases du cycle de vie et tous les critères d’impacts pertinents
- La recherche de stratégies d’amélioration :
Cette étape va permettre de chercher quelles sont les solutions concrètes à mettre en place afin de réduire l’impact environnemental. C’est l’étape réellement créative de la démarche, où vont être utilisées l’évaluation environnementale et la connaissance du produit.
- Le choix de conception :
Cette étape consiste à décider quelles pistes et stratégies vont être mises en œuvre sur le produit choisi. Cela va nécessiter de comprendre les attentes du client, d’évaluer la faisabilité technique et les coûts afin de prioriser les pistes d’éco-conception imaginées.
- L’évaluation environnementale comparative :
Comparaison avec l’évaluation environnementale initiale afin de valider les choix d’éco-conception, de vérifier dans quelles proportions le produit a été amélioré, et surveiller les transferts d’impacts.
- La mise sur le marché :
L’étape de la communication sur le produit est cruciale afin de porter à connaissance les gains environnementaux du produit proposé en s’appuyant sur les normes de communication environnementale.
Les premières approches
L’éco conception s’est très véritablement déployée dans les années 90 et particulièrement dans le Nord de l’Europe. Mais des études portant sur les analyses de cycle de matière utilisée avaient déjà été réalisées.
Ainsi, c’est dans les années 50-60-70, et par le contexte historique de la troisième révolution industrielle que l’on a vu apparaître les premiers bilans de matière, particulièrement dans l’industrie chimique.
Le Club de Rome ou la prise de conscience environnementale
Lorsqu’en en 1968 est créé le Club de Rome, c’est tout un consortium de scientifiques, économistes et industriels qui se réunissent pour former un Think Tank en faveur du développement durable.
L’étude comparative Coca-Cola
En 1969, la première étude comparative sur les emballages est réalisée par l’institut de recherche du Midwest pour Coca-Cola. Cette étude avait pour but de comparer qui du plastique, du verre, ou de l’aluminium des canettes convenaient le mieux environnementalement parlant pour la célèbre boisson de soda. Pour ce faire, l’ingénieur à étudié pendant plus d’un an, le cycle de vie de chacunes de ses matières. Il est a noté que ses conclusions n’ont jamais été reconnues et suivies, puisque alors même qu’il a démontré que le verre était le plus à même d’être le moins polluant, Coca-Cola décida tout de même d’adopter les bouteilles en plastiques.
S’en suit dans les années 70-75, une quinzaine d’analyses sur les profils en ressources et environnement sont réalisées aux Etats-Unis.
L’éco-conception numérique
Ce sont les géants tels que Facebook, Google et Apple qui sont parmi les premiers à s’être engagés dans la course pour un web plus écologique. Plusieurs leaders du secteur informatique se penchent maintenant sur la question. Les plus petites entreprises veulent pourtant de plus en plus approcher l’éco-conception, et répondre à des objectifs plus verts.
L’essor de l’UX verte
L’UX durable ou « UX verte » a lentement gagné du terrain ces dernières années. En 2016, la maison d’édition O’Reilly a publié Designing for Sustainability, un guide de Tim Frick pour la construction de produits numériques plus écologiques. Pendant ce temps, le groupe SustainableUX (slogan : « design in a warming world ») organise depuis 2016 une conférence virtuelle annuelle sur le sujet.
La législation de l’éco-conception web
Le W3C
Aujourd’hui, il n’existe pas vraiment de loi encadrant l’éco-conception. Il peut néanmoins être intéressant de savoir qu’en 1994, le W3C a été créé par le principal inventeur du World Wide Web. Le W3C n’est autre qu’un organisme de contrôle et d’orientation du web, à l’échelle mondiale. Sa mission première est d’agir pour un web plus qualitatif et de promouvoir la compatibilité des technologies du World Wide Web. On peut dire que W3C est au web ce que l’OMS est à la santé.
L’éco-conception n’a donc pas d’autre cadrage juridique à proprement parler.
Les normes ISO
Pourtant, on peut s’attendre à voir les choses changer. En effet, il existe des normes : ISO 14001 et 14060, qui encadrent l’approche de l’éco-conception web. Ces normes définissent toute une série d’exigences que doit satisfaire le système de management environnemental d’une organisation, pour que celle-ci puisse être certifiée, par un organisme extérieur et pour une durée limitée, comme répondant à la norme. Elle s’intègre dans le cadre du développement durable et repose sur une démarche volontaire d’amélioration continue.
Quel futur pour l’éco conception
L’éco-socio-conception
Dans un futur proche, on peut s’attendre à ce que les entreprises ne s’intéressent plus seulement à l’environnement, mais tenteront d’intégrer l’humain à la conception de ses produits, et c’est ce que l’on appellera l’éco-socio-conception.
En effet, l’éco-socio-conception se définit comme étant une solution qui prend en compte l’ensemble des aspects du développement durable en conception. Elle vise non seulement à réduire les dommages sociaux et environnementaux sur l’ensemble du cycle de vie du produit mais surtout à créer des externalités positives. Cette démarche va donc plus loin que l’éco conception même.
L’écoconception apporte effectivement des réponses uniquement aux problématiques d’un développement viable, c’est-à-dire d’un développement qui intègre les aspects environnementaux et économiques. Ainsi tout l’aspect social est mis de côté et non intégré. Le terme sociétal est important à prendre en compte, puisqu’il touche directement l’entreprise en désignant les relations d’une entreprise avec ses parties prenantes et parties intéressées. Les aspects social et sociétal des choix de conception sont des paramètres nouveaux dans le développement de produit, et intéressant à prendre en compte pour progresser dans une conception et un univers de travail plus vert.
L’éco conception dans le temps – Crédit photo : Pole eco conception
Un récent projet de Loi pour l’éco-conception numérique
Un projet de Loi à été déposé au Sénat fin 2020 dans le cadre du Numérique responsable. Cette proposition de loi vise à « réduire l’empreinte environnementale du numérique en France ». L’article 16 de cette loi fixerait l’ensemble des règles relatives à l’éco-conception des services numériques et viserait à définir des critères de conception durable des services numériques afin d’en réduire l’impact environnemental. Cette mesure entrera en vigueur le 1er Janvier 2023.
Ainsi, bien qu’il n’y ait pas encore de loi fixée, ce projet de loi a pour vocation d’accompagner le nouveau défi du numérique qu’est l’éco-conception.
Conclusion
Ainsi, dans cet article nous avons vu que le sujet de l’éco-conception est un sujet très vaste, dont on entend beaucoup parler depuis quelques mois, voire, quelques années.
Pourtant, des études allant dans un objectif similaire, se portaient déjà dans les années 50-60 et la troisième révolution industrielle. C’est donc un sujet qui évolue, en même temps que la société évolue elle-même.
Aujourd’hui, il n’y a aucune loi encadrant ou obligeant une éco-conception numérique, mais un projet de loi a néanmoins été déposé, confirmant son intérêt grandissant.
Les sources de l’article:
https://www.cycl-op.org/static/h/qu-est-ce-que-l-eco-conception.html
